Borj El Ghazi Mustapha, appelé aussi Le Borj El Kebir (arabe : البرج الكبير),situé à coté du port d'Houmt Souk, il est le plus grand et le mieux conservé des forts de l’île de Djerba en Tunisie. Il fait partie de ses sites historiques les plus visités.
L'entrée du Borj El Ghazi Mustapha. (Photo 1/3)
L’appellation de Borj El Ghazi Mustapha vient du nom du caïd installé à Djerba en 1559 par Dragut. Ce caïd agrandit et consolide le fort pendant le XVIe siècle et donne au bâtiment son architecture actuelle. D'ailleurs, une stèle en marbre relative à ces travaux, scellée primitivement dans l'un des murs intérieurs de l'entrée du fort, est actuellement exposée au musée national du Bardo à Tunis.
Le fort est situé sur la côte à 500 mètres du nord de Houmt Souk, jouxtant son port de pêche.
Le Borj El Kebir est bâti vers 1392 sur les ruines de l'ancienne ville romaine de Girba (actuelle Houmt Souk), dont les vestiges sont réemployés dans la construction de l’ouvrage, à la suite de l'expulsion des soldats d'Alphonse V d'Aragon et selon les ordres du sultan hafside de Tunis pour abriter sa garnison. Vers 1450, il subit des extensions.
Le 11 mars 1560, à la suite d’une défaite, il est offert par le cheikh Messaoud, placé à la tête de l’île, au vice-roi de Sicile, Juan de la Cerda, qui ne le conserve pas longtemps : le fort est assiégé quelques mois plus tard, entre le 11 mai et le 29 juillet, par le corsaire Dragut appuyé par Piyale Pacha, l’assaut faisant entre 5 000 et 6 000 morts ; c'est ainsi que la fameuse bataille de Djerba a lieu à l'extrémité nord du site. Les corsaires et pirates font alors du Borj El Kebir leur repère pendant plusieurs siècles. Entre 1560 et 1567, le caïd Ghazi Mustapha Bey, installé par Dragut pour faire de l’île une base navale, achève les travaux de réamenagement entrepris par l’expédition de Juan de la Cerda, en y ajoutant notamment des appartements et une petite mosquée.
Durant le protectorat, c'est dans le fort que, le 28 juillet 1881, les troupes françaises s'installent après avoir pris l'île. En 1903, il passe aux mains des autorités tunisiennes. Un an plus tard, le 15 mars 1904, il acquiert le statut de monument historique puis subit des travaux de restauration et d’aménagement en musée.
Il abrite actuellement deux zaouïas, celles de Sidi Saâd et de Ghazi Mustapha, dédiée à Ghazi Mustapha Bey.
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